Réforme de la formation professionnelle : priorité au digital !

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Réforme de la formation professionnelle priorité au digital

La réforme de 2018 devrait impacter profondément l’offre globale des différents organismes de formation. Les lois pour la liberté de choisir son avenir professionnel visent à promouvoir un nouveau modèle social, adapté aux enjeux actuels liés à la transformation digitale et l’innovation en entreprise. Outils numériques innovants, dématérialisation des services, les centres de formation sont-ils prêts à mettre en œuvre ces changements ?

 

De nouvelles compétences pour de nouveaux métiers

La réforme de la formation professionnelle de 2018 a pour but d’adapter l’offre de formation aux nouveaux usages numériques tout en facilitant la transformation digitale des entreprises existantes. Pour cela, les centres de formation devront développer de nouvelles compétences, afin d’amener des publics variés vers des diplômes certifiants parfois nouveaux.

La Loi Avenir Professionnel intervient dans un contexte où la baisse du chômage est une priorité : les organismes doivent prendre en charge la reconversion professionnelle de salariés vers de nouveaux secteurs d’activité, en s’assurant de leur fournir des outils adéquats pour faciliter l’acquisition de savoirs numériques parfois encore difficilement maîtrisés en interne.

 

La digitalisation des modèles d’apprentissage

Le deuxième objectif de la Loi Avenir Professionnel est d’améliorer la flexibilité entre les différents parcours, en mettant l’accent sur l’autonomie des étudiants. Les organismes de formation devront passer d’une logique majoritairement présentielle à un modèle de services à la demande. Élément clé pour la réussite de cette réforme, le digital learning permet aux étudiants d’accéder librement à des contenus pédagogiques variés. Les organismes devront ajuster leurs parcours pour y intégrer de nouveaux formats comme les MOOC, le micro-learning, les serious games, tout en parvenant à maintenir l’équilibre au sein de formations devenues multimodales et asynchrones. Des adaptations que l’enseignement supérieur avait déjà testé

Contrôle de l’assiduité des étudiant, validité et crédibilité des diplômes délivrés malgré des projets personnalisés, cohérence de la structure pédagogique des parcours, la digitalisation des formations comporte de réels défis. Le pari est loin d’être gagné lorsqu’on considère qu’en 2016, seuls 50 % des organismes privés proposaient des prestations digitales.

 

L’adéquation des formations avec les attentes des entreprises

La simplification opérée par des initiatives comme la création du Compte Personnel de formation en 2014 n’a pas suffi à faciliter l’accès à la formation professionnelle, qui reste perçu comme complexe et inégalitaire. 57 % des Français estiment manquer d’informations à ce sujet et 1 Français sur 2 considère que le parcours qu’il a suivi ne correspond pas vraiment à ses attentes.

Actuellement, les cadres et les salariés de grandes entreprises sont les plus formés et la digitalisation des formations contribue à accentuer la fracture numérique. Les organismes de formation doivent proposer des prestations d’accompagnement pour amener des publics à faible qualification vers les entreprises qui recrutent actuellement, principalement issues de domaines de pointe. Avec une réforme recentrée sur des objectifs professionnels concrets et axée sur l’innovation, les entreprises, parfois ultra-connectées, sont en attente d’une offre cohérente et agile.

L’apparition de nouveaux acteurs

La loi introduit un nouvel acteur dans le paysage de la formation professionnelle : les opérateurs de compétence, issus de la mutation des Opca (Organismes paritaires collecteurs agréés). Ils ne seront plus chargés de la collecte des fonds destinés à la formation professionnelle. Leur rôle sera notamment d’anticiper la transformation des métiers, de faciliter les mutations technologiques, de prévoir les nouveaux savoirs à acquérir, de garantir la cohérence des plans de formation et d’accompagner la transition des TPE et des PME.

Les organismes doivent rapidement faire le point sur l’avancement et les enjeux de la réforme de la formation professionnelle afin de simplifier l’accès à la formation pour l’ouvrir au plus grand nombre. Ils doivent aussi faire face à l’arrivée d’entreprises privées, pour la plupart des startups menées par de jeunes pousses parfaitement à l’aise dans les domaines du numérique. Ils devront également se montrer capables de répondre aux attentes d’entreprises et de salariés de plus en plus connectés…

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